Sur ma route

Lausanne et ses arrêts de bus; QG d’ado turbulents, fourmilière familière et abris ancestraux. On perd patience, on rouspète, on défie l’autre du regard et parfois même on se sourit. Infinis sont ces temps morts, d’ennui ou de rêverie.

Je deviens sauvage. Ma nervosité deviendrait-elle bestiale ? Je tends l’oreille, je deviens hyène. Mon œil est aiguisé et mon smartphone est à l’affût. Je suis attentive aux moindres bruits, mouvements ou déplacements. Je dégaine fébrilement mon portable comme d’autres brandiraient l’arc et la flèche devant la vision de ces attroupements. Je m’assure de maintenir la candeur de mon jeu et de révéler l’harmonie et la grâce de l’instant. Je souhaite rester invisible.

Ces longues attentes se sont toutes transformées en occasions de capter la routine des usagers. Les corps, les visages, les gestes tendres ou maladroits, les mains calleuses, veineuses, parfois chanceuses, passent de détails anodins à de naïves beautés.

Les arrêts de bus se seraient-ils mués en terrain de chasse ou seraient-ils devenus une forme de yoga urbain ? Je n’ai pas encore de réponse.

Vous reconnaîtrez probablement certains lieux. L’occasion, peut-être, de redécouvrir les arcades ombragées de Saint-François ou le tourbillon nerveux des arrêts de Bel-Air et de Chauderon.

HORAIREs de l’exposition

du 1 novembre au 8 décembre- 1ère étage de Pôle Sud

mardi 9h-12h / 16h-19h00
mercredi 16h-19h00
jeudi 9h-12h / 16h-19h00
vendredi 16h-18h30